Ocean Cleanup : ce jeune néerlandais qui veut nettoyer les océans
Boyan Slat, brillant ingénieur néerlandais de 23 ans, est le fondateur d’ Ocean Cleanup. Son objectif ? Dépolluer les océans et capturer les milliards de déchets plastiques. Dans quelques semaines, il va s’attaquer au « 7e continent » : la plus grande plaque de déchets dans le Pacifique, plus connue sous le nom de « Great Pacific Garbage Patch« .
Dépolluer les océans des milliers de tonnes de déchets plastiques : le défi grandiose d’Ocean Cleanup
Fermez les yeux et imaginez-vous en plein océan Pacifique, entre la côte californienne et l’île d’Hawaï. Devant vous, une gigantesque étendue de déchets en plastique, deux fois plus grande que la France ! Cette image est glaçante et pourtant bien réelle. Le Great Pacific Garbage Patch (« la grande plaque de déchets du Pacifique »), tristement surnommé de « 7e continent de plastique », contiendrait pas moins de 79 000 tonnes de plastiques. Depuis sa découverte en 1977, par l’océanographe américain, Charles Moore, la taille de ce vortex de déchets aurait triplé, couvrant désormais près de 1,6 million de kilomètres carrés.
A l’âge de 17 ans, lors d’une plongée sous marine en Grèce, Boyan Slat prend conscience de l’étendue du monstre des mers :
« sous l’eau, j’ai vu plus de plastiques que de poissons »
Chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversés dans les océans. Conscient de l’ampleur de ce monstre marin et des dégâts causés sur la faune marine, Boyan Slat a voulu réagir. En 2012, à l’âge de 17 ans, il crée « The Ocean Cleanup« . Il s’agit de la première machine au monde qui capture les détritus en plastique grâce à un système utilisant les courants marins. Le but est de nettoyer les océans et réduire la présence de déchets plastiques tout en faisant attention aux espèces marines.
Des résultats déjà concluants
En juin 2016, un premier prototype a été installé au large des côtes néerlandaises pour connaître la faisabilité et la fiabilité du projet. Le lieu du test n’était pas anodin : il a été choisi pour ses forts courants liés à la marée. Boyan Slat a affirmé qu’ « à la moindre petite tempête, nous aurons des forces plus puissantes que durant une tempête qui durerait une centaine d’années dans l’océan. Si le prototype peut survivre ici, il survivra partout« . Composé de petites barrières filtrantes d’une centaine de mètres, de flotteurs et de filets, ce premier essai s’est révélé satisfaisant pour la suite. Puisque l’objectif principal n’est pas des moindres. Ocean Cleanup veut s’attaquer à une des plus grandes plaques de déchets, le Great Pacific Garbage Patch.
Le grand nettoyage commencera cet été
Récemment, Boyan Slat a annoncé que le projet ne se lancerait pas en 2020, comme il était prévu, mais dans quelques mois seulement. En effet, le projet Ocean Cleanup a séduit les investisseurs et a récolté plus d’argent que prévu. Cela leur permet de commencer le grand nettoyage des océans avec presque 2 ans d’avance ! « Ocean Cleanup est un exemple inspirant de la manière dont nous pouvons nous attaquer au problème croissant de la pollution des eaux » a déclaré le ministre de l’Environnement néerlandais, Sharon Dijksma.
Depuis sa création, le projet n’a cessé d’évoluer. A l’origine, le but était de créer une unique barrière en forme de V de plus de 100 km de long et de l’installer au cœur de l’océan Pacifique. Mais au cours des années, les ingénieurs du projet l’ont modifié. Ils ont donc remplacé cette unique barrière en forme de V par « une flotte de plusieurs petits systèmes » en forme de U, plus efficace. Ainsi, une trentaine de barrières d’un à deux kilomètres de long seront arrimées à 600 m de profondeur à des ancres flottantes de 12 m de long. Dans l’eau, les barrières sont composées de « rideaux géotextile » qui permettront de capturer les détritus tout en laissant passer les animaux. Ces barrières se déplaceront au grès des courants et feront office de pièges à déchets plastiques. Puis régulièrement, des bateaux viendraient récupérer les déchets récoltés.
« Pour attraper le plastique, il faut agir comme le plastique »
Ces barrages flottants pourraient capturer jusqu’à 3 tonnes de déchets par semaine ! De plus, le fondateur d’ Ocean Cleanup espère « nettoyer 50{168a553afbe6e7989c6aea3bd70c73142ab8c1dbf698bb16cb288695384fa62a} du vortex de déchets du Pacifique Nord en 5 ans« , contre 42{168a553afbe6e7989c6aea3bd70c73142ab8c1dbf698bb16cb288695384fa62a} en dix ans, comme prévu. Soit extraire de ce 7e continent pas moins de 40 000 tonnes de déchets !
Le plastique : le fléau du monde marin
8 millions de tonnes de plastique dans les océans… chaque année !
Les déchets sont entraînés par les 5 principales gyres, un ensemble de courants marins puissants. Au fil des années, les déchets se regroupent et s’agglutinent pour ne former plus que d’immenses amas de détritus. Certains atteignent des telles tailles qu’ils sont considérés comme des continents (d’où le 7e continent de plastique). Seulement, ils représentent un vrai danger pour la faune marine et à termes pour l’Homme.
Nombreux sont les animaux sous-marins et même les oiseaux marins qui confondent le plastique avec de la nourriture. Ainsi, les tortues confondent le plastique avec des méduses et meurent étouffées après les avoir ingérés. Les dauphins, les baleines et les phoques retrouvent souvent à leur nageoires des sacs plastiques emmêlés ou encore des filets de pêche abandonnés. Ces animaux marins sont quelques exemples de victimes du plastique parmi tant d’autres.