C’est officiel : la World Surf League va offrir des prix égaux aux hommes et aux femmes ! La décision fait suite à un retour en force intense d’un article sur les réseaux sociaux qui a révélé l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes parmi les internautes de la ligue.
We are pleased to announce that from 2019, equal prize money will be awarded to male and female athletes across all WSL controlled events. The WSL is proud to be the first American-based global sports league to offer gender pay equality. #CatchThisWave pic.twitter.com/y8cY8nlTc8
— World Surf League (@wsl) 5 septembre 2018
Un article qui dénonce, la ligue répond
La photo racontait l’histoire en gros caractères d’imprimerie : une photo de deux jeunes surfeurs, un homme et une femme, tous deux gagnants d’un concours junior en Afrique du Sud en juin. Tous deux brandissaient des chèques hors format annonçant leur prix en argent : 8 000 rands pour lui, seulement 4 000 pour elle. Trois mois et beaucoup de retours en arrière plus tard, la World Surf League a cessé d’offrir des explications et des excuses et a décidé que c’en était assez. À compter du mois prochain, lorsqu’une tournée de grande vague débutera la saison de surf 2019, les concurrents masculins et féminins recevront le même prix en argent.
« La WSL est fière de son engagement en faveur de l’égalité des sexes et fière de se joindre à d’autres organisations au-delà du monde du sport pour franchir cette étape importante. C’est un grand pas en avant dans notre stratégie de longue date visant à élever le surf féminin ».
Sophie Goldschmidt, directrice générale de la WSL
Le surf prend la bonne vague
Le surf n’est pas le premier sport à attraper la vague de l’égalité des sexes. Le tournoi de tennis de l’US Open a commencé à offrir des prix égaux aux hommes et aux femmes en 1973, et beaucoup d’autres événements sportifs et disciplines, pour la plupart mineurs, ont suivi, en particulier au cours de la dernière décennie : patinage de vitesse, vélo de montagne, squash et volley-ball de plage.
« Ce changement est tout simplement la bonne chose à faire pour le WSL. Nous tenons à remercier les nombreux militants qui ont travaillé pendant des décennies pour faire progresser le surf féminin ».
La photo du concours de jeunes Sud-Africains est devenue virale. Elle a ensuite suscité un déluge de commentaires malicieux en ligne. À l’époque, la ligue a déclaré que le montant du prix était déterminé par le nombre de participants, et non par le sexe. Puis cet argument est vite devenu insoutenable. Ensuite, la Commission des terres de l’État de la Californie a rendu obligatoire l’égalité de salaire pour que la ligue puisse obtenir un permis pour sa compétition de grosses vagues à Half Moon Bay, au sud de San Francisco, en novembre.
L’égalité hommes/femmes : un débat multisport
Le déménagement de la ligue est susceptible d’exercer des pressions sur les grandes organisations sportives qui continuent de payer les hommes et les femmes à des taux différents. Même si les quatre tournois du Grand Chelem de tennis sont maintenant tous à salaire égal, d’autres sports où le jeu masculin est plus populaire et plus lucratif ont continué d’accuser un retard considérable. En 2016, cinq membres de l’équipe américaine de football féminin ont déposé une plainte pour discrimination salariale auprès de la Fédération américaine de football. Ils soulignaient la différence de revenus, 25 {168a553afbe6e7989c6aea3bd70c73142ab8c1dbf698bb16cb288695384fa62a} plus faibles que ce que les joueurs masculins gagnaient. Pourtant, leurs revenus étaient supérieurs de près de 20 M$ à ceux de l’équipe masculine en 2015. Ils ont finalement conclu une nouvelle entente avec la fédération pour augmenter leur salaire de base de 30 {168a553afbe6e7989c6aea3bd70c73142ab8c1dbf698bb16cb288695384fa62a}.